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OUDADEN Sur:
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La biographie du Groupe Oudaden:




Groupe OUDADEN

Les ambassadeurs de la chanson amazighe de Souss
Écrit par: Anir
Lors de leur passage à Paris pour animer la soirée organisée par l’Association Toulwa, le 17 mai 2009, Mohamed Jemoumekh, membre du groupe Oudaden, a eu la gentillesse d’accorder exclusivement à l’équipe d’Amazighnews une rencontre conviviale pour nous parler du parcours du groupe Oudaden.
Nous voulons partager ce moment avec nos visiteurs et nous leur proposons cet article élaboré et remanié par Anir à partir des éléments avancés par le porte-parole d’Oudaden.
Nous remercions Mohamed Jemoumekh et tous les membres du groupe Oudaden. L’Amarg, en Tachlhit, l’amazighe du sud du Maroc, a un double sens à la fois, la poésie chantée mais aussi la nostalgie.
Il a joué et joue encore un rôle primordial dans la préservation et la transmission de la langue amazighe.
Dans ce sens, cet article entend tracer le parcours du groupe Oudaden (Mouflons), son expérience, son style, ses spécificités et son rôle dans la promotion de la langue amazighe et la rénovation de la musique de Souss.
Une rénovation, même s’elle peut être contestée par les uns ou les autres, mérite d’être signalée.

Le contexte de la naissance d’Oudaden
Les prémices de la constitution du groupe Oudaden ont vu le jour à partir de 1978-1979 à Bensergao, l’un des
quartiers de la banlieue d’Agadir.
A côté de Dcheira, Inezgane, Tarrast, Lemzar, ces quartiers ont connu, depuis la fin des années soixante, une effervescence de troupes de musiques qualifiées de modernes.
Initiées par les précurseurs de ce style autour du groupe Tabghaynouzt (étoile d’araignée) à Dcheira, d’autres groupes ont vu le jour comme Laqdam (les pats) à Tarrast, Ait Elaati à Lemzar ou le groupe Imurign et bien évidement les deux fameuses troupes, Izenzaren (rayons de soleil) et Ousman (les éclairs) qui marquent l’apogée de cette mouvance musicale amazighe des jeunes.
Atteints par le vent des années soixante dix et soucieux de rénover la musique de Souss, dominée jusqu’alors par le style des Rways, il décide de chanter autrement.
De leur côté, les Rways n’hésitaient guère à exprimer leur opposition face à la montée de ce nouveau style qu’ils qualifiaient d’étrange à la tradition musicale de la région.
En dehors des positions exprimées par chacun sur le style qu’il préfère, la musique reste très présente dans la vie des habitants de la région. Aziz Chamekh l’a bien décrit avec beaucoup d’humour en disant «Dans cette région, rare qu’on trouve un jeune qui ne joue point sur un instrument, tout le monde est musicien» .
Mais un paradoxe mérite d’être signalé. «Si tout le monde aime la musique, personne ne veut que son fils soit chanteur », confirme Mohamed Jemoumekh, membre du groupe Oudaden.
Il me semble que c’est le contexte citadin qui a imposé cette vision négative au chanteur alors que l’Aneddam ou l’Amdyaz (Poète) garde un statut privilégié dans les sociétés ‘’traditionnelles’’. Le poète est le porte-parole de la tribu et emblème de son honneur. Par son statut, il peut déclencher une guerre comme il peut négocier la paix. Dans ce contexte, les fondateurs d’Oudaden, Abdallah Elfoua, Ahmed Elfoua, Laarbi Amhal et Mohamed Jemoumekh, ne faisaient pas l’exception. Ils étaient une dizaine de jeunes, issus de différentes régions de Souss comme Taghjjijt, Tamraght, Lemzar et âgées entre 18 et 25 ans. Liés par le voisinage et l’appartenance au même quartier, ils s’amusaient à jouer sur quelques instruments musicaux, (banjo, guitare, tam tam, tagnza) qu’ils ont achetés avec leurs propres moyens. Avec le temps, leurs talents s’affichent et allèrent même jusqu’à assurer l’animation de petites soirées entre amis ou quelques fêtes familiales. Un feel-ing passait entre les membres qui composent la troupe actuelle. «Au début, c’était un simple jeu de gamins, ça ne m’est jamais venue à l’esprit qu’on peut arriver à ce niveau-là», affirme Abdallah Elfoua 2 . Pour commencer, ils ont choisi l’appellation Adjaren (Voisins) qui n’a pas durée longtemps, avant qu’Abdallah Elfoua propose le nom d’Oudaden. Pour M. Jemoumekh, ce nom symbolise la dignité amazighe car le mouflon, revêt d’un charisme, aime la liberté et n’accepte pas l’humiliation.

Entre 1979 et 1985 le groupe anime plusieurs soirées sans qu’il pense à enregistrer un album. Il acquit une certaine notoriété dans toute la région grâce à ses différentes prestations mais surtout grâce aux enregistrements effectués par le public via les magnétophones traditionnels. Ainsi, les chansons d’Oudaden circulaient d’une cassette à l’autre et se vendaient ‘’au noir’’. On comptait jusqu’à 300 enregistrements, avance Jemoumekh. Ce succès inattendu fut remarqué par la société de production, Sawt Al-Ma3arif et propose à Oudaden l’enregistrement du premier album, en 1985.


Les ambassadeurs de la chanson amazighe de Souss.
Au même moment de la préparation pour l’enregistrement du premier album, le groupe Oudaden, par l’intermédiaire du ministère de la jeunesse, reçoit, en 1985, une invitation pour la participation au Festival de Tunis. C’était le début d’un long parcours. Du retour de la Tunisie, le groupe enregistre son premier album et participe aux Soirée des Provinces (Sahrat Al-aqalim) à Agadir, Beni Mellal, Rabat, Casablanca, Marrakech …etc. La diffusion de ces soirées sur la chaîne nationale donna plus de notoriété au groupe, et depuis, chaque année Oudaden enregistre un album. En 1988, il participe à la première tournée en Europe et notamment en France, Belgique et aux Pays-Bas avant d’entamer, dix ans plus tard, la tournée aux USA en 1998. En 2005, il participe au grand festival Babel Med de Marseille. Devant 400 candidats, les jurys, composés de grands musiciens et organisateurs, choisissent le groupe Oudaden parmi les 40 finalistes. Lors de la compétition finale, la troupe Oudaden est classée troisième devancée par une troupe espagnole et une autre indienne. Grâce à ce bon résultat, le groupe présidé par Abdallah Elfoua est invité pour participer au festival du Mali en 2007, de Tanzanie, Zanzibar et d’Indonésie en 2009.


Oudaden: Fondateurs d’un style? Une sorte d’unanimité est faite sur l’idée que le groupe Oudaden constitue un style distingué parmi la musique amazighe de Souss. En quoi donc il est distingué? Après le style des Rways hérité depuis Lhaj Belaid, c’est la musique des formations nommées en amazighe «Tirubba» ou «Tagruppit» en amazighisant l’emprunt français, groupe, qui a pris la relève. En suite émergea un autre style initié par Ammouri Mbarek et suivie par Yuba, Massinissa avant l’apparition d’Amarg Fusion. Le style d’Oudaden n’est autre que le style de «Tirubba» fondé essentiellement sur le fait que le groupe se compose d’un certain nombre d’éléments jouant sur des instruments qualifiés de modernes, par rapport aux instruments traditionnels des Rways. Au sein de ce style, le groupe Izenzaren a réussi à mettre en place un style connu par «Tazenzaret»3. Il me semble qu’il est caractérisé par les mélodies inventées par le talentueux Igout Abdelhadi. En s’inspirant des musiques mondiales, il a réussi à sortir des rythmes traditionnels habitués à l’oreille soussi et qui se jouent sur la cinquième gamme selon le langage des musiciens. L’impacte des mélodies des films indiens largement vus au cinéma Colizi d’Inezgane pendant les années soixante dix est un aspect qui mérite à être étudié. Et bien évidement sans oublier les poèmes chantés par cette troupe qui sont produits par de grands poètes amazighs de Souss comme Mohamed El-Hanafi chez qui l’engagement politique n’a pas besoin d’être prouvé. A ce niveau-là, si le groupe Izenzaren répondait aux attentes ‘’révolutionnaires’’ des années soixante dix, la formation Oudaden, est venue pour combler le vide dont soufrait le domaine de la chanson d’amour en amazighe, avance M. Jemoumekh. De ce fait, Oudaden a réussi, tout au long des années quatre vingt dix, à faire face aux vagues des chansons d’amour venues de l’Egypte, l’Irak et du Liban. Pendant ce temps-là, Oudaden, rappel le public marocain que chanter l’amour en amazighe n’est pas moins beau. Par des mélodies très ancrées dans les rythmes locaux, le groupe Oudaden a réussi à toucher le sentiment musical profond des Marocains. En reprenant les chansons de rays Said Achtouk, le grand rays des chansons d’amour, les poèmes d’Ahwach 4, de rays Hmad u Tmraght, de Bandaj et d’Abdallah Elfoua lui-même, la troupe Oudaden est devenue le leader de la chanson de l’affection dans le Souss. Elle est en quelque sorte, l’héritière de Rays Said Achtouk avec un emprunt des jeunes des années 90-2000. Par ces spécificités, on peut dire de le groupe Oudaden a réussi à instaurer un style qui le distingue au sein d’une vague plus large qui est celle de «Tirubba», les groupes. Jemoumekh utilise l’expression «le chaabi n tchelhit».


Un succès public face à la marginalisation des institutions étatiques
Depuis sa création officielle, le groupe d’Oudaden reste l’un des rares groupes amazighs qui a échappé à la division. Et c’est du essentiellement à une certaine démocratie interne qui règne au sein du groupe, affirme M. Jemoumekh. Cette démocratie, permet la bonne gestion de l’aspect financier, qui est généralement l’origine de tous les problèmes. Cette solidarité a permis une continuité dans le temps depuis 1985. Il a à son compte presque une trentaine d’albums. Connu par un large public, qu’il soit amazighophone ou arabophone, le groupe Oudaden bénéficie d’une grande notoriété. Pour M. Jemoumekh, l’amour du public demeure leur seul soutien face à la marginalisation des institutions étatiques. Les médias ne leur donnent pas l’importance qu’ils méritent. Sans parler de l’exclusion non justifiée, de tout ce qui est amazigh dans les chaînes marocaines, Le porte-parole d’Oudaden affirme que les rares occasions où ils sont invités c’était pour «décorer l’émission», d’après l’expression d’un animateur de télévision. Ce genre de position mène la troupe Oudaden à refuser la participation aux émissions de télévision. Il faut que la culture amazighe soit respectée et ait ses droits aux médias avec toute sa dignité et loin de la vision folklorique qui domine jusqu’à présent, affirme Jemoumekh. De l’autre côté, il ajoute que malgré le long parcours de la troupe, la seule institution officielle créée pour la promotion de la culture amazighe n’a pas encore penser à se rapprocher de cette troupe qui continue à travailler au service de la culture amazighe.

auteur : Anir
source : Amazighnews



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